31 July 2007

Jericho : Entretien avec le compositeur David Lawrence

Lorsque Jake Green revient à Jericho sa ville natale, après une absence de 5 ans, il est de nouveau contraint de fuir la ville. Les habitants de Jericho n'ont pas oublié ce qui avait poussé Jake à quitter subitement la ville de son enfance près de Denver dans le Colorado. Mais au moment de reprendre la route une étrange explosion retentit. Les habitants de Jericho se trouvent alors isolés de tout. Quelle est l'origine de cette explosion? Est ce une explosion nucléaire, un attentat...? Comment vont réagir les habitants? A priori l'évenement ne semble pas être une catastrophe pour tous.

C'est en 2006 que CBS diffuse la série, et le démarrage est "explosif"!

A la mi saison, CBS décide de ne pas signer pour une seconde saison. Mais on ne le fait pas aux fans de la série: une mobilisation internationale inédite et insolite va changer la donne... Depuis, la série a été nommée dans la catégorie meilleure série TV aux Saturn Awards 2007.
Le compositeur, David Lawrence (High School Musical 1 & 2) vous raconte.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur Jericho, qui va être diffusée prochainement sur nos petits écrans en France?

David Lawrence - Il faut vraiment regarder cette série car c’est un programme vraiment excellent !
Aux dernières nouvelles, le tournage d’une seconde saison était plus qu’incertain…

Il s’est passé quelque chose de magique et d’historique. A la fin de la première saison, la chaîne CBS a décidé de ne pas reconduire la série pour une deuxième saison. Or, dans les trois semaines et demie qui ont suivi l’annonce de cette décision, des milliers de fans ont envoyé des lettres via internet à la chaîne pour les faire changer d’avis. Plus encore, à la fin de la saison, l’un des derniers mots de l’un des personnages principaux est « cacahuètes ». Je ne peux pas vous révéler pourquoi car ce serait trop en dire et ne pas vous laisser la surprise… Tout ce que je peux dire, c’est que ce mot a ici un sens différent de son sens de base et revêt de fait une dimension symbolique très importante pour les millions de fans qui ont suivi la série. Eh bien tous ces gens ont envoyé 25 tonnes de cacahuètes à la chaîne, avec des lettres passionnées demandant de ne pas supprimer la série ! C’était l’un des programmes les plus excellents qu’ils avaient jamais vu et c’est tellement rare que quelque chose d’aussi bon sorte sur les écrans qu’il ne fallait pas le sacrifier. Et pour la seconde fois dans l’histoire de la télévision, la chaîne a plié et a décidé de relancer la série après l’avoir annulée !


Quel type de partition avez-vous conçu pour cette série ?

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une partition très différente de celle de High School Musical, que j'ai également composée. La série se situe dans une Amérique post-apocalyptique, après une guerre nucléaire. La musique est un mélange de grand orchestre avec des cordes très staccato et des cuivres très rythmés et de rythmes groove, transes, électroniques qui propulsent la partie symphonique. Et en marge de cela, on trouve des moments très « americana » à la Aaron Copland, avec de petits ensembles instruments, et notamment le fiddle, associé à des textures atmosphériques. C’est une énorme responsabilité car la musique est devenue un personnage à part entière de la série en tant que moteur et en tant que soutien des personnages. Chaque épisode dure entre 43 et 44 minutes, et la musique dure autant ! C’est à la fois un challenge et un plaisir d’avoir une telle opportunité !Avez-vous fait appel à un orchestre live ? Cela sonne comme un orchestre live, mais ce n’est pas le cas. J’espère que, maintenant que la deuxième saison est lancée, nous aurons un budget pour incorporer davantage d’éléments live. Pour l’heure, il s’agit principalement de samples avec seulement quelques musiciens solistes que j’ai enregistrés dans mon studio.


Cela ne peut que nous donner encore plus envie de découvrir cette série !
Vous pouvez : c’est de la grande télévision !



LA LETTRE DE NINA TASSLER, PRESIDENTE DE CBS ENTERTAINMENT en réponse aux nombreux fans:

"Ces dernières semaines, vous avez montré une impressionnante passion, certainement sans précédent, pour soutenir une série télévisée de prime-time. Vous avez attiré notre attention ; vos e-mails et votre voix collectives ont été entendus. Par conséquent, CBS a commandé sept épisodes de 'Jericho' pour la mi-saison de l'an pochain. En cas de succès, il pourra y en avoir plus. Mais pour qu'il y ait plus de 'Jericho', nous aurons besoin de plus de téléspectateurs. Une communauté loyale et passionnée s'est clairement formée autour de la série. Mais cette communauté doit s'agrandir.

Il faut qu'elle grandisse sur la chaîne CBS, ainsi que sur les nombreuses plateformes digitales sur lesquelles la série est disponible. Nous compterons sur vous pour vous rassembler autour de la série, pour recruter de nouveaux téléspectateurs avec la même énergie, la même intensité et le même volume que vous avez montrés ces dernières semaines. A l'heure d'aujourd'hui, je ne peux pas vous dire à quelle date ou époque précise 'Jericho' pourra revenir dans notre grille de programmes. Cependant, entre temps, nous travaillons sur quelques initiatives pour présenter la série à d'autres personnes. Cela inclut de rediffuser 'Jericho' sur CBS, cet été, et sur internet en streaming, de proposer des clips de ces épisodes grâce à la chaîne online, de sortir les DVD de la saison 1 le 25 septembre, et de continuer l'histoire de Jericho virtuellement jusqu'à l'arrivée des nouveaux épisodes.Nous vous tiendrons au courant des détails lorsque nous en saurons plus pour que vous puissiez les diffuser. De la part de tout le monde chez CBS, merci d'avoir exprimé votre soutien pour 'Jericho' de façon aussi extraordinaire. Votre protestation était créative, soutenue et très courtoise et respectueuse dans le ton. C'est vous qui avez fait la différence. Sincèrement, Nina Tassler Présidente de CBS Entertainment PS : S'il vous plaît, cessez de nous envoyer des noix :)"

Secrets, et codes Morse...

Amusez-vous, des codes Morse sont diffusés lors du générique de chaque épisode. Chaque code est différent d'un épisode à l'autre et révèle parfois des secrets, ou informations mystérieuses...

Pour vous aider:

FreeCompteur.comFreeCompteur Live

27 July 2007

Les simpson: interview des voix françaises Philippe Peythieu et Véronique Augereau




C’est la pire catastrophe que Springfield ait connue, et tout est la faute de Homer, de son nouvel animal familier - un cochon - et d’une fuite dans un réservoir rempli de déjections… Une foule folle de rage se dirige droit sur la maison des Simpson. La famille parvient à s’échapper de justesse, mais ses membres se retrouvent rapidement séparés après s’être disputés.

Cette fois, plus que jamais, les citoyens de Springfield ont toutes les raisons d’en vouloir aux Simpson. La catastrophe a attiré l’attention du Président des Etats-Unis, Arnold Schwarzenegger, et du chef de l’Agence pour la Protection de l’Environnement, Russ Cargill. Sous prétexte de contenir le désastre, Cargill va révéler sa vraie nature ainsi que ses véritables
objectifs, et mettre au point un plan diabolique qui menace l’existence même de la ville...

Alors que le destin de Springfield et du monde entier est en jeu, Homer se lance dans la plus grande aventure qui soit : sauver la planète, mais plus difficile encore, obtenir le pardon de Marge et rassembler à nouveau sa famille !
Entretien générique avec Philippe Peythieu et Véronique Augereau, les voix de Homer et Marge Simpson

Quand avez-vous découvert les Simpson et qu’en avez-vous pensé ?

Philippe : « J’ai découvert quelques images d’un animatique en 1989 alors que je passais le casting voix. Nous avons ensuite pu voir une petite minute de la version américaine. Je me suis dit que ces personnages à la peau jaune, avec quatre doigts, servis par une animation de manga à quinze images/ seconde, n’avaient aucune chance de rencontrer le succès ! Nous ne comprenions pas pourquoi le processus du casting des voix était aussi long et aussi complet - tous les comédiens de la place de Paris y sont passés ! - pour une série qui, à notre avis, n’allait pas dépasser les treize épisodes de la première saison ! »

Véronique : « Philippe et moi nous étions déjà croisés sur des plateaux. Pour nous, c’était un projet comme un autre. Nous n’avons pas passé les essais en même temps. Je faisais du doublage depuis peu de temps et je suis arrivée à la fin des quatre mois de casting. Plus que par les dessins, j’ai été étonnée par la présence de tout le staff américain. Pour un simple essai, c’était impressionnant. Je me demandais pourquoi il y avait un tel engouement pour ces personnages aux yeux globuleux et au dessin assez primaire… « Philippe et moi n’avons enregistré les premiers épisodes que huit à dix mois après avoir été choisis. Au départ, nous enregistrions deux épisodes par jour. Depuis le début, nous n’enregistrons que la famille : Omer, Marge, Lisa, Bart. Les autres rôles se font un autre jour avec une autre équipe. Maintenant, nous enregistrons deux épisodes et demi par jour, mais ce ne sont jamais des épisodes complets.»

A partir de quel moment avez-vous changé d’avis sur la série ?

Véronique : « Il y a un esprit et bien sûr, un humour, qui sont très rapidement devenus identifiables. La série a toujours su évoluer. Bien que les personnages ne vieillissent pas, ils sont toujours en prise avec le monde. Les scénaristes sont vraiment à l’écoute de notre temps. Il y a de nombreuses références à l’actualité, on parle d’environnement, de mariage gay.
Si l’on regarde mon personnage, Marge, elle évolue beaucoup. Depuis quelques saisons, elle a commencé à se libérer. Sans être devenue féministe, elle est beaucoup moins « femme soumise au foyer ». Dans un épisode que j’adore, elle décide de se faire faire une liposuccion et ressort avec des implants mammaires ! C’est vraiment dans l’air du temps. »

Philippe : « Dès le départ, nous avons apprécié le côté corrosif et critique. La série dénotait par rapport à ce qui pouvait se faire ailleurs. Ce n’était pas « mignon » ! Au fur et à mesure des épisodes, les scénaristes ne se sont plus contentés de raconter l’histoire de Bart, l’enfant qui fait des bêtises et dès la fin de la deuxième saison, nous avons senti autre chose. »

Comment avez-vous trouvé votre voix ?

Philippe : « Nous devions nous approcher au maximum du timbre de voix américain.
J’avais fait déjà pas mal d’animations, comme ROGER RABBIT, FIEVEL, CHARLIE et d’autres. Ce que l’on me demandait était tout à fait dans mes cordes. La voix d’Homer est assez proche de mon timbre. Mais je ne revendique pas les trois premières saisons, assez différentes de ce que je fais maintenant. Au départ, ce que je faisais était un peu trop sérieux, un peu raide. Bart était le personnage principal et je ne m’amusais pas trop. Par contre, lorsque Homer a pris sa place, j’ai
pu me lâcher un peu plus. »

Véronique : « La voix américaine de Marge est très rauque et cassée. Julie Kavner, l’actrice qui lui prête sa voix, a un certain vécu. Pour moi, c’est un travail de gorge. C’est un effort qui porte sur mes cordes vocales et je m’en sors avec deux octaves en moins ! Je rentre à la maison exténuée. Pendant les premières années, il m’est même arrivé à deux ou trois reprises de devenir aphone. Quand je suis très fatiguée, ma voix se fatigue, se voile et je sens que je risque de la perdre. Je demande alors à travailler sur un épisode un peu moins important pour reporter au lendemain un travail plus difficile. Mais c’est heureusement très rare. Régulièrement, je m’exerce. Si je sens que la voix ne vient pas, je commence à faire des gammes. »

Comment définiriez-vous votre personnage ?

Philippe : « Homer est un grand enfant, un loser attendrissant. Ce qui me surprend chez lui, c’est qu’il est toujours au premier degré. Il est sans perversité, sans malice, il ne calcule rien. C’est ce qui le sauve et le rend attachant. Il a également un côté simiesque, dans la mâchoire, avec sa barbe dure. C’est un grand primate, légèrement évolué. »

Véronique : « A mon sens, la situation de Marge conduit à ce qu’elle est. Elle tient la maison. Elle assume le quotidien, le ménage, les enfants, les courses, son mari. Sa voix est comme elle, usée par la charge, exténuée. »

Vous trouvez-vous des points communs avec les personnages ?

Philippe : « Nous sommes nombreux à pouvoir nous reconnaître dans ce personnage d’une mauvaise foi à toute épreuve ! Il ment avec aplomb, tout comme je peux le faire de temps à autre ! »

Véronique : « En tant que mère de famille et femme active, je me retrouve en Marge. J’aime les scènes avec ses enfants où elle essaie de les raisonner, d’expliquer à Lisa ce qu’est la vie. J’adore ces moments privilégiés tels qu’on peut les retrouver dans la vie quotidienne. Tout le monde se retrouve dans les Simpson ! C’est pour cela qu’on les aime. »

Que représentent les Simpsondans votre vie ?

Philippe : « Même si chaque saison ne représente qu’environ dix jours de travail par an, les Simpson tiennent forcément une place à part. Ils font partie de la culture universelle, ils dépassent les frontières, les classes, toutes les barrières. Plus les années passent, et plus nous prenons conscience de tout ce qu’ils représentent. C’est grâce à eux que j’ai vraiment rencontré
Véronique, et notre fille est née trois ans après. Homer a épousé Marge dans la vraie vie, et le prénom de notre fille commence par un L - mais ce n’est pas Lisa ! C’est une belle histoire pour nous. Nous n’imaginons pas que cela puisse s’arrêter. Nous serions un peu orphelins s’ils devaient disparaître. Nous avons d’ailleurs posé la question à Matt Groening que nous avons rencontré pour la première fois à l’occasion de la sortie du film, et il a confié qu’il espérait que cela durerait encore autant ! Nous savons quand même qu’il y a une vie après les Simpson et nous avons beaucoup d’autres activités. »

Véronique : « Le fait de nous retrouver, Philippe et moi, ensemble à la barre est un privilège. Notre complicité nous permet des détails très subtils. Les Simpson m’ont offert la plus belle aventure de ma vie, à travers la rencontre de Philippe et notre petite fille. Vingt ans dans une vie, ça compte ! Matt Groening nous a confié qu’il ne connaissait qu’un seul autre couple de comédiens voix qui s’étaient mariés comme leurs personnages : il s’agit des voix originales de Mickey et Minnie. »

Selon vous, qu’est-ce que le film apporte de plus que la série ?

Véronique : « Nous avons attendu ce film pendant dix-huit ans. On a commencé à en parler trois ou quatre ans après le début de la série, il aura pourtant fallu attendre aujourd’hui pour qu’il se concrétise enfin. Dans le film, en termes de rythme, d’histoire et d’enjeux, tout est plus grand. Pour la première fois, dans une scène très émouvante, Marge se lâche au point d’envisager une rupture avec Homer. Il ne faut surtout pas partir avant la fin du générique, qui réserve des surprises. Toute l’équipe a fait un travail d’orfèvre dans le respect de l’esprit de la série. Les gags sont irrésistibles et la fin est formidable. C’est vraiment excellent ; même nous qui avions une attente énorme, nous ne sommes vraiment pas déçus ! »

Philippe : « Ce film est une consécration. Nous l’avons tellement attendu que nousavions le trac. Décliner un format de vingt minutes sur près d’une heure et demie n’était pas évident. Nous sommes aujourd’hui rassurés, ce long métrage est une vraie réussite. Il apporte une tout autre dimension à la série, avec le grand écran et une excellente bande son. C’est la série puissance dix ! »

Y a-t-il une réplique de votre personnage que vous aimez particulièrement ?

Philippe : « J’aime bien le « Ouh punaise ! »,spécifique à la version française. Il n’a pas d’équivalent américain. J’aime bien le placer de temps en temps, tout comme « No problemo » ! J’aime aussi qu’Homer dise « espèce d’andouille » - et non pas idiot ou crétin. A chaque fois, il me fait rire. A mon sens, Homer existe indépendamment de moi, sinon il ne me ferait pas rire. Quand j’enregistre, que j’écoute ma voix, je ne suis jamais vraiment satisfait. Mais là, quand j’écoute les voix de tous ces personnages, je suis spectateur et il y a un vrai impact. Mais ces personnages font maintenant partie de nous. »

Véronique : « Là où j’adore Marge, et c’est sur ce point que se situe peut-être la difficulté de ce rôle pour moi, ce sont ses gémissements et ses grognements. Ses borborygmes sont très significatifs, à chaque fois différents. Je dois énormément travailler là-dessus. Il doit même m’arriver de temps en temps de grogner comme elle !


FreeCompteur.comFreeCompteur Live

Les simpson: interview des voix françaises Philippe Peythieu et Véronique Augereau




C’est la pire catastrophe que Springfield ait connue, et tout est la faute de Homer, de son nouvel animal familier - un cochon - et d’une fuite dans un réservoir rempli de déjections… Une foule folle de rage se dirige droit sur la maison des Simpson. La famille parvient à s’échapper de justesse, mais ses membres se retrouvent rapidement séparés après s’être disputés.

Cette fois, plus que jamais, les citoyens de Springfield ont toutes les raisons d’en vouloir aux Simpson. La catastrophe a attiré l’attention du Président des Etats-Unis, Arnold Schwarzenegger, et du chef de l’Agence pour la Protection de l’Environnement, Russ Cargill. Sous prétexte de contenir le désastre, Cargill va révéler sa vraie nature ainsi que ses véritables
objectifs, et mettre au point un plan diabolique qui menace l’existence même de la ville...

Alors que le destin de Springfield et du monde entier est en jeu, Homer se lance dans la plus grande aventure qui soit : sauver la planète, mais plus difficile encore, obtenir le pardon de Marge et rassembler à nouveau sa famille !
Entretien générique avec Philippe Peythieu et Véronique Augereau, les voix de Homer et Marge Simpson

Quand avez-vous découvert les Simpson et qu’en avez-vous pensé ?

Philippe : « J’ai découvert quelques images d’un animatique en 1989 alors que je passais le casting voix. Nous avons ensuite pu voir une petite minute de la version américaine. Je me suis dit que ces personnages à la peau jaune, avec quatre doigts, servis par une animation de manga à quinze images/ seconde, n’avaient aucune chance de rencontrer le succès ! Nous ne comprenions pas pourquoi le processus du casting des voix était aussi long et aussi complet - tous les comédiens de la place de Paris y sont passés ! - pour une série qui, à notre avis, n’allait pas dépasser les treize épisodes de la première saison ! »

Véronique : « Philippe et moi nous étions déjà croisés sur des plateaux. Pour nous, c’était un projet comme un autre. Nous n’avons pas passé les essais en même temps. Je faisais du doublage depuis peu de temps et je suis arrivée à la fin des quatre mois de casting. Plus que par les dessins, j’ai été étonnée par la présence de tout le staff américain. Pour un simple essai, c’était impressionnant. Je me demandais pourquoi il y avait un tel engouement pour ces personnages aux yeux globuleux et au dessin assez primaire… « Philippe et moi n’avons enregistré les premiers épisodes que huit à dix mois après avoir été choisis. Au départ, nous enregistrions deux épisodes par jour. Depuis le début, nous n’enregistrons que la famille : Omer, Marge, Lisa, Bart. Les autres rôles se font un autre jour avec une autre équipe. Maintenant, nous enregistrons deux épisodes et demi par jour, mais ce ne sont jamais des épisodes complets.»

A partir de quel moment avez-vous changé d’avis sur la série ?

Véronique : « Il y a un esprit et bien sûr, un humour, qui sont très rapidement devenus identifiables. La série a toujours su évoluer. Bien que les personnages ne vieillissent pas, ils sont toujours en prise avec le monde. Les scénaristes sont vraiment à l’écoute de notre temps. Il y a de nombreuses références à l’actualité, on parle d’environnement, de mariage gay.
Si l’on regarde mon personnage, Marge, elle évolue beaucoup. Depuis quelques saisons, elle a commencé à se libérer. Sans être devenue féministe, elle est beaucoup moins « femme soumise au foyer ». Dans un épisode que j’adore, elle décide de se faire faire une liposuccion et ressort avec des implants mammaires ! C’est vraiment dans l’air du temps. »

Philippe : « Dès le départ, nous avons apprécié le côté corrosif et critique. La série dénotait par rapport à ce qui pouvait se faire ailleurs. Ce n’était pas « mignon » ! Au fur et à mesure des épisodes, les scénaristes ne se sont plus contentés de raconter l’histoire de Bart, l’enfant qui fait des bêtises et dès la fin de la deuxième saison, nous avons senti autre chose. »

Comment avez-vous trouvé votre voix ?

Philippe : « Nous devions nous approcher au maximum du timbre de voix américain.
J’avais fait déjà pas mal d’animations, comme ROGER RABBIT, FIEVEL, CHARLIE et d’autres. Ce que l’on me demandait était tout à fait dans mes cordes. La voix d’Homer est assez proche de mon timbre. Mais je ne revendique pas les trois premières saisons, assez différentes de ce que je fais maintenant. Au départ, ce que je faisais était un peu trop sérieux, un peu raide. Bart était le personnage principal et je ne m’amusais pas trop. Par contre, lorsque Homer a pris sa place, j’ai
pu me lâcher un peu plus. »

Véronique : « La voix américaine de Marge est très rauque et cassée. Julie Kavner, l’actrice qui lui prête sa voix, a un certain vécu. Pour moi, c’est un travail de gorge. C’est un effort qui porte sur mes cordes vocales et je m’en sors avec deux octaves en moins ! Je rentre à la maison exténuée. Pendant les premières années, il m’est même arrivé à deux ou trois reprises de devenir aphone. Quand je suis très fatiguée, ma voix se fatigue, se voile et je sens que je risque de la perdre. Je demande alors à travailler sur un épisode un peu moins important pour reporter au lendemain un travail plus difficile. Mais c’est heureusement très rare. Régulièrement, je m’exerce. Si je sens que la voix ne vient pas, je commence à faire des gammes. »

Comment définiriez-vous votre personnage ?

Philippe : « Homer est un grand enfant, un loser attendrissant. Ce qui me surprend chez lui, c’est qu’il est toujours au premier degré. Il est sans perversité, sans malice, il ne calcule rien. C’est ce qui le sauve et le rend attachant. Il a également un côté simiesque, dans la mâchoire, avec sa barbe dure. C’est un grand primate, légèrement évolué. »

Véronique : « A mon sens, la situation de Marge conduit à ce qu’elle est. Elle tient la maison. Elle assume le quotidien, le ménage, les enfants, les courses, son mari. Sa voix est comme elle, usée par la charge, exténuée. »

Vous trouvez-vous des points communs avec les personnages ?

Philippe : « Nous sommes nombreux à pouvoir nous reconnaître dans ce personnage d’une mauvaise foi à toute épreuve ! Il ment avec aplomb, tout comme je peux le faire de temps à autre ! »

Véronique : « En tant que mère de famille et femme active, je me retrouve en Marge. J’aime les scènes avec ses enfants où elle essaie de les raisonner, d’expliquer à Lisa ce qu’est la vie. J’adore ces moments privilégiés tels qu’on peut les retrouver dans la vie quotidienne. Tout le monde se retrouve dans les Simpson ! C’est pour cela qu’on les aime. »

Que représentent les Simpsondans votre vie ?

Philippe : « Même si chaque saison ne représente qu’environ dix jours de travail par an, les Simpson tiennent forcément une place à part. Ils font partie de la culture universelle, ils dépassent les frontières, les classes, toutes les barrières. Plus les années passent, et plus nous prenons conscience de tout ce qu’ils représentent. C’est grâce à eux que j’ai vraiment rencontré
Véronique, et notre fille est née trois ans après. Homer a épousé Marge dans la vraie vie, et le prénom de notre fille commence par un L - mais ce n’est pas Lisa ! C’est une belle histoire pour nous. Nous n’imaginons pas que cela puisse s’arrêter. Nous serions un peu orphelins s’ils devaient disparaître. Nous avons d’ailleurs posé la question à Matt Groening que nous avons rencontré pour la première fois à l’occasion de la sortie du film, et il a confié qu’il espérait que cela durerait encore autant ! Nous savons quand même qu’il y a une vie après les Simpson et nous avons beaucoup d’autres activités. »

Véronique : « Le fait de nous retrouver, Philippe et moi, ensemble à la barre est un privilège. Notre complicité nous permet des détails très subtils. Les Simpson m’ont offert la plus belle aventure de ma vie, à travers la rencontre de Philippe et notre petite fille. Vingt ans dans une vie, ça compte ! Matt Groening nous a confié qu’il ne connaissait qu’un seul autre couple de comédiens voix qui s’étaient mariés comme leurs personnages : il s’agit des voix originales de Mickey et Minnie. »

Selon vous, qu’est-ce que le film apporte de plus que la série ?

Véronique : « Nous avons attendu ce film pendant dix-huit ans. On a commencé à en parler trois ou quatre ans après le début de la série, il aura pourtant fallu attendre aujourd’hui pour qu’il se concrétise enfin. Dans le film, en termes de rythme, d’histoire et d’enjeux, tout est plus grand. Pour la première fois, dans une scène très émouvante, Marge se lâche au point d’envisager une rupture avec Homer. Il ne faut surtout pas partir avant la fin du générique, qui réserve des surprises. Toute l’équipe a fait un travail d’orfèvre dans le respect de l’esprit de la série. Les gags sont irrésistibles et la fin est formidable. C’est vraiment excellent ; même nous qui avions une attente énorme, nous ne sommes vraiment pas déçus ! »

Philippe : « Ce film est une consécration. Nous l’avons tellement attendu que nousavions le trac. Décliner un format de vingt minutes sur près d’une heure et demie n’était pas évident. Nous sommes aujourd’hui rassurés, ce long métrage est une vraie réussite. Il apporte une tout autre dimension à la série, avec le grand écran et une excellente bande son. C’est la série puissance dix ! »

Y a-t-il une réplique de votre personnage que vous aimez particulièrement ?

Philippe : « J’aime bien le « Ouh punaise ! »,spécifique à la version française. Il n’a pas d’équivalent américain. J’aime bien le placer de temps en temps, tout comme « No problemo » ! J’aime aussi qu’Homer dise « espèce d’andouille » - et non pas idiot ou crétin. A chaque fois, il me fait rire. A mon sens, Homer existe indépendamment de moi, sinon il ne me ferait pas rire. Quand j’enregistre, que j’écoute ma voix, je ne suis jamais vraiment satisfait. Mais là, quand j’écoute les voix de tous ces personnages, je suis spectateur et il y a un vrai impact. Mais ces personnages font maintenant partie de nous. »

Véronique : « Là où j’adore Marge, et c’est sur ce point que se situe peut-être la difficulté de ce rôle pour moi, ce sont ses gémissements et ses grognements. Ses borborygmes sont très significatifs, à chaque fois différents. Je dois énormément travailler là-dessus. Il doit même m’arriver de temps en temps de grogner comme elle !


FreeCompteur.comFreeCompteur Live

08 July 2007

Arthur et Les Minimoys: interview d'Eric Serra par Christine Blanc

Ne vous êtes vous jamais demandé comment on devient un Minimoy ? Euh... Non, un compositeur de musiques de films ? Vous vous questionnez? Quel parcours doit-on suivre, quelles études, dans quelles écoles? Quelles connaissances théoriques, techniques, orchestrales doit-on avoir pour réaliser son rêve : devenir un héros - compositeur de musiques de film?

Eh bien détrompez vous! Un savoir livresque ne fera pas pour autant de vous un grand compositeur. Il est des parcours de véritables artistes particulièrement atypiques qui nous le prouvent.
Eric Serra nous démontre que l'on peut être à l'origine d'une splendide composition orchestrale sans avoir de formation symphonique. Piloter l'orchestre Philharmonique de Londres, ou encore chambouler sa méthode d'écriture, rien ne fait peur à Arthur... Non, euh, à Eric ! Le compositeur attitré de Luc Besson nous confie sa propre vision des choses : la sensibilité, la passion, la persévérance, la remise en question, l'adaptation, le goût du travail bien fait, à travers sa toute dernière création.
Monsieur Serra, rendez-vous pour Arthur 2, en 2008! Nous vous attendons avec impatience ! Et pour ceux qui ne peuvent attendre, une tournée nationale avec son groupe devrait être annoncée d'ici là...

Pouvez-vous nous rappeler les origines de votre rencontre avec Luc BESSON ?
Eric SERRA - Nous nous sommes rencontrés à 18 ans. Lui n’avait pas encore fait grand-chose, il avait été assistant sur un ou deux films. Moi j’étais guitariste, je faisais des séances de studio. Un jour, j’ai participé à un album de Pierre Jolivet (peu de gens le savent, il a bien fait un album, et moi je faisais les guitares). Comme Luc était un ami à lui, nous sommes allés Pierre et moi lui rendre visite et Luc m’a fait jouer. C’était quelques mois avant son premier (et dernier) court métrage (L’AVANT DERNIER), une version courte du DERNIER COMBAT (qui durait en fait 10mn).

Depuis lors, comment ont évoluées vos relations personnelles et professionnelles avec lui?
Professionnellement, nous avons toujours travaillé ensemble. J’ai fait la musique de tous ses films, sauf ANGEL-A car j’étais en train de faire BANDIDAS à ce moment là. Sinon j’ai fait tous ses autres films. Humainement nous sommes devenus amis, nous avons le même âge, et pas mal de goûts en commun. C’est quelqu’un qui travaille tellement qu’il est assez rare d’avoir des relations autres que professionnelles avec lui. Mais enfin cela arrive de temps en temps.


Finalement à part ANGEL-A que vous n’avez pas pu faire pour des raisons de planning, vous n’avez jamais refusé de travailler avec lui sur un de ses projets.
Non. En fait peu de personnes savent que je ne fais pas mes choix en fonction d’un film, je fais mes choix en fonction du réalisateur. C’est qui m’importe, c’est la relation avec le réalisateur, c’est la façon de travailler, le rôle que je vais avoir à jouer dans le film, le rôle que la musique aura dans le film. Cela dépend du réalisateur, moyennement du film. Luc, par exemple, donne à la musique une importance particulière. Il y a certains réalisateurs qui n’attachent pas d’importance à la musique. Moi, c’est en fonction de cela que je choisis. C’est à dire que si l’on me propose un film qui peut être magnifique à l’arrivée mais dans lequel la musique n’a aucune importance, cela ne m’intéresse pas, cela ne m’excite pas. Inversement, quand quelqu’un comme Luc m’appelle, étant donné que je sais l’importance qu’il donne à la musique, je lui dis oui avant même de savoir ce que c’est.

Pensez-vous avoir évolué professionnellement depuis vos débuts ?
Bien sûr ! J’ai débuté à 18 ans. Je jouais dans des groupes plutôt Rock ou Hard Rock, avec une formation guitare basse, batterie, clavier et cuivres. C’était ma culture musicale. Mes premières compositions ressemblent à ça, à des compositions de musique de groupe. Puis en voyageant j’ai découvert d’autres musiques que je ne connaissais pas. J’ai aussi rencontré le classique que je ne connaissais pas bien non plus. Ma culture s’est élargie. Forcement cela se ressent dans ce que j’écris. C’est pour cela qu’entre le début où je faisais de la musique façon groupe de Rock et maintenant où tout ce que j’ai appris et connu a été intégré (musique classique, musiques ethniques…), mes compositions ont évolué. ARTHUR est purement symphonique, le film voulait cela.
LEON serait plus représentatif de la musique que j’aime faire. Il y a vraiment un métissage de différentes. Il y a à la fois des synthés des percussions ethniques, de l’orchestre symphonique, des guitares, un peu tout mélangé. C’est ce qui m’intéresse le plus, finalement. L’évolution est aussi dans le fait que plus je fais de musiques de films, plus j’ai de nouveaux problèmes à résoudre. Or à chaque fois que j’en résous un, je perds moins de temps la prochaine fois. C’est l’expérience. Maintenant quand je dois faire une musique de film, je sais à peu près comment m’y prendre. Alors qu’au début, je n’avais aucune idée de comment on faisait cela. C’était purement instinctif, sans aucune connaissance théorique et aucune connaissance technique. Le matériel à aussi beaucoup évolué.

Pour ARTHUR, Luc vous a demandé de travailler un peu différemment de vos habitudes.
Il m’a demandé d’écrire des thèmes sans regarder l’image. D’habitude, je travaille sur mesure, à l’image en permanence dès la première note. Là, il m’a demandé d’abord d’écrire les thèmes sans être précis à l’image, des thèmes qui fonctionnent par eux même. Par contre ensuite, j’ai repris ma méthode habituelle, j’ai ré adapté tout ça à l’image en faisant du sur mesure. Du coup, je suis parti de thèmes que je venais d’écrire alors que d’habitude je pars de rien.
En fait c’est une méthode intéressante, c’est un peu comme un designer de vêtements : avant, l’idée, c’était de créer des vêtements directement sur un mannequin en me reculant, en regardant ce que cela donnait, en recousant un autre bout de tissus…
Alors que la nouvelle méthode, c’est de dessiner d’abord des vêtements et ensuite les adapter à un mannequin. C’est qui me paraît beaucoup plus logique en fait, et je ne sais pas pourquoi avant je n’avais pas cette méthode là.


Savez-vous comment est venue cette idée à Luc ?
Eh bien, c’est parce que c’est quelqu’un d’intelligent. Cela fait quelques années, que mine de rien, nous travaillons ensemble et que je fais de la musique de film. Il avait remarqué que je travaillais précisément à l’image. C’est d’ailleurs un peu ma marque de fabrique (je suis connu pour être très précis). Lui, avait compris qu’à force d’expérience et de d’habitude, j’avais peut être un peu perdu le sens du thème. Je savais tellement bien faire du sur mesure que j’oubliais peut être un peu le fond, le contenu. Du coup il a eu cette idée pour chambouler ma méthode, pour me forcer à écrire des thèmes qui aient une vraie force en soi. Après, il ne me restait qu’à les adapter à l’image, ce n’était pas plus difficile que ma méthode habituelle. Au moins le contenu était beaucoup plus fort. Il a eu à 100% raison, ça m’a bousculé dans ma méthode, et ça a été très positif.

Comment avez-vous vécu cela ?
C’est une expérience intéressante, et je vais la ré adapter à chaque fois maintenant. Cela va être ma nouvelle méthode, parce qu’objectivement je la trouve beaucoup plus efficace et je trouve qu’elle donne des résultats beaucoup plus intéressants. Je dois dire qu’au début cela a été très difficile, très déstabilisant, mais c’était son idée et c’était très bien. D’ailleurs le résultat a prouvé qu’il avait raison, j’étais déstabilisé parce que j’avais pris mes petites habitudes, j’avais mes petites recettes et lui a tout chamboulé, ce qui m’a forcé à trouver de nouvelles choses.

Que connaissiez-vous du film au moment d’écrire ? Comment avez-vous procédé ?
Luc m’a montré le film une fois, et je l’avais d’ailleurs aussi chez moi. Mais j’ai joué le jeu. C’est à dire que je ne l’ai pas regardé pendant un mois, pendant que j’écrivais ces fameux thèmes. C’est un autre paramètre de mon métier : quand je vois un film avant de faire la musique, je sais qu’il va falloir des thèmes romantiques, d’action, de suspens. Pendant un mois j’écris des thèmes, en vrac, selon l’humeur du jour.


Avez-vous crée des thèmes pour certains personnages ?
Oui, parfois, mais pas pour chaque. Ce n’est pas aussi catégorique que cela. Il y a un thème pour la grand-mère, un pour Arthur, mais qui devient par moments celui d’Arthur et Sélénia, un thème pour Malthazar qui est aussi le thème des méchants en général. Le thème d’Arthur ou celui de Sélénia ne va pas être le même lorsqu’il s’agira d’une scène romantique entre eux ou lorsqu’il y aura une scène d’action. Au départ, je me suis dis qu’il faudrait un thème pour Sélénia, mais finalement c’est devenu celui de sa relation avec Arthur.
Avez-vous utilisé des instruments inhabituels pour les différents personnages ?
Il m’arrive de le faire, mais pas pour ARTHUR. Il n’y a pas d’instrument attitré à chaque personnage. C’est vraiment un score symphonique, au sens large. Je n’ai pas attribué un son particulier à chaque personnage.


Votre partition pour ARTHUR est essentiellement orchestrale. Mais cela n’empêche pas l’utilisation des synthétiseurs. Quelles sont leurs fonctions ?
Dans ce score, il y a très peu de synthétiseurs. Par contre cela m’est très utile dans la période d’écriture. Sans les synthétiseurs et les ordinateurs, je n’aurais certainement jamais été capable d’écrire de la musique symphonique, parce que je n’ai pas de formation classique. Pour moi, c’est le seul moyen de créer de la musique symphonique. Cela me permet d’écrire et d’enregistrer tout de suite des maquettes. Je fais une simulation de ce que j’ai écrit en enregistrant avec des échantillons (des sons de vrais instruments : violons, violoncelles et autres instruments symphoniques). Je programme ensuite sur l’ordinateur tout ce que je veux que l’orchestre symphonique joue. Je peux ainsi entendre un résultat qui reste une maquette, mais qui me donne une idée assez précise. Une fois que je suis content de ce que j’entends, je l’écris au propre et je vais enregistrer avec un orchestre symphonique. Etant autodidacte et n’ayant donc aucune formation classique, si je ne pouvais pas le faire de cette façon là, je ne pourrais pas faire de musique symphonique. La vraie méthode classique, c’est d’écrire avec un crayon et un papier et de savoir que cela va sonner comme cela. Mine de rien, même lorsque je fais un score totalement symphonique, les synthés et les ordinateurs me servent beaucoup.


Avez-vous ou êtes vous influencé par des compositeurs de musiques de films ?
Non, je ne pense pas. J’en ai écouté très peu. Je suis très peu cinéphile, bizarrement. Disons plutôt que j’ai une culture cinématographique extrêmement restreinte. Donc, non, je n’ai pas vraiment été influencé par ça. Je suis influencé par tout ce que je connais, par les musiques que j’ai du écouter tout au long de ma vie et qui ne sont donc pas spécialement des musiques de film. Quand j’écris de la musique, j’écris ce que je ressens, sans me poser trop de questions. Quand c’est par exemple plus de la musique symphonique que j’écris, je suis beaucoup plus influencé par des compositeurs classiques, d’autant plus que tous les compositeurs de musique de films sont eux même influencés par des compositeurs classiques.

Quels sont les compositeurs classiques que vous appréciez le plus?
Mes préférés sont les compositeurs du tournant du XXème siècle, essentiellement Stravinski, Ravel, Debussy, Bartok et Wagner.

Lorsque vous écrivez de la musique orchestrale, comment se traduit cette influence ?
Quand je dis « inspirer », attention, ce n’est pas une inspiration consciente. C’est dans la culture, ce sont les compositeurs que j’aime le plus, je sais très bien que ce sont eux qui m’influencent le plus. Mais ce n’est pas conscient, je ne me dit pas en écrivant que je vais faire du sous Stravinski ou du sous Ravel. Heureusement, j’ai mon inspiration propre qui fait que j’entends de la musique et que j’arrive à en créer. Je n’essaye pas de faire de la copie de quelqu’un, tout cela est inconscient. Par contre il est vrai que si j’analyse, je sais que les moments où c’est très coloré, avec une grosse orchestration et plein de petits éléments rythmiques, c’est plus Stravinski, les moments où c’est plus romantique avec les cordes très douces ce sera plutôt du Debussy. Mais cela n’est pas calculé.

Votre partition pour ARTHUR a beaucoup d’ampleur. Elle est parfois même dramatique. C’est assez inhabituel pour un film destiné en partie à des enfants. Comment avez-vous approché cette relation au public du point de vue musical ?
Je me suis effectivement posé la question. N’est ce pas, par moments un peu trop dramatique pour des enfants, comme par exemple des scènes de bataille, est ce que ce n’est pas un peu trop violent ? Et pour des scènes avec Maltazar, est ce que cela ne fait pas trop peur ? Je me suis posé la question quelques minutes, j’en ai d’ailleurs parlé avec Luc, mais je me suis dit que c’est ce que ces images et ces scènes m’inspirent. La musique ne fait que participer à ce qui ce dégageait au départ. J’ai aussi trouvé des réponses en regardant ce que regardent mes enfants. FANTASIA, par exemple, qui est magnifique, et bien, la musique n’est pas spécialement faite pour les enfants. La preuve c’est qu’il y a du Stravinski, c’est pas du tout de la musique pour enfants à la base. J’ai très vite ôté ce doute de ma tête. Finalement, je ne me suis pas préoccupé du fait que ce soit un film pour les enfants. Là où je me suis un peu plus préoccupé, mais dans l’autre sens, sans retenue au contraire, c’est pour les scènes plus rigolotes. Là, le fait que ce soit pour les enfants m’a plus influencé, inspiré à écrire dans l’esprit des dessins animés, Tex Avery ou les vieux Disney.


Avez-vous utilisé le Mickey Mousing dans certaines scènes ?
C’est quelque part ce que je fais depuis toujours. C’est un peu ma spécialité : je suis très précis à l’image, et très synchronisé. C’est la particularité même de tous mes scores.

Est-ce que la nouvelle approche de travail suggérée par Luc vous a perturbé par rapport au travail synchronisé sur l’image ?
Non, au départ, le premier mois de travail j’ai écrit les thèmes, sans image. Ce n’est donc pas du Mickey Mousing à ce niveau là. Mais comme c’est sans image il faut que les thèmes soient forts, sinon on s’ennuie. Les thèmes doivent être particulièrement intéressants, qu’ils aient une vraie émotion à l’intérieur. Par contre une fois que j’ai écrit tous ces thèmes, que Luc est venu écouter ce que j’ai fait et qu’il à adoré tout ça, il m’a dit : « là je crois que tu as écrit à peu près tous les thèmes dont on a besoin, voire beaucoup plus. » Nous avons fait ensemble plusieurs séances de travail, dans lesquelles nous avons décidé scènes par scènes quels thèmes on allait utiliser, dans ceux que je venais d’écrire. Ensuite, je me suis remis au travail avec ma méthode d’origine. J’ai écrit à l’image, vraiment sur mesure, en faisant du « Mickey Mousing », en partant de mes fameux thèmes que je venais d’écrire.


Quelle est votre approche de l’orchestre?
Comme je n’ai pas de formation classique et que je suis autodidacte, c’est une question que je n’ai pas à me poser. Cela va forcement être un peu original du fait que je n’ai aucune recette en musique symphonique. Je ne sais pas comment on fait, alors j’y vais au feeling et en fonction de ce que j’entends. Du coup cela donne des trucs un peu originaux notamment, lorsque je m’amuse à faire jouer des choses d’influences, du type polyrythmies africaines, à des orchestres symphoniques. C’est d’ailleurs très difficile à obtenir, car ils n’ont pas l’habitude de jouer de ces rythmes là. Cela donne des trucs originaux parce que personne n’a fait cela. Mais encore une fois ce n’est pas ma volonté de me démarquer. C’est ce que je ressens comme musique, c’est par goût. Ma façon d’écrire est basée à 99% sur l’émotion et sur l’instinct et sur ce que je ressens, le sentiment et l’émotion. Pour moi la musique n’a d’intérêt dans ce sens là. Le reste, les concepts cela ne m’intéresse pas du tout.

Qu’avez-vous ressenti lors de l’écriture du thème de la grand-mère par exemple ?
C’est ce que m’a inspiré, ce que j’ai ressenti vis-à-vis de ma grand-mère. Lorsque je vois la grand-mère d’Arthur cela me rappelle des choses que j’ai moi-même ressenties avec la mienne. Cela m’inspire parce que c’est touchant, il y a de l’émotion, et j’écris ce que je ressens à ces moments en pensant à ma grand-mère. C’est à la fois classique, un peu ancien, touchant et émotionnel.

Avez-vous utilisé plus particulièrement certains instruments pour le thème de la grand-mère ?
Oui, pour ce thème, j’ai particulièrement utilisé le piano. Cela sonnait bien ainsi.
Quel est le rôle des chœurs ?
Si j’ai utilisé des chœurs ce n’est pas tant pour un personnage, mais c’est plus pour créer une atmosphère particulière, magique, fantastique en tout cas pour Arthur. Pour Jeanne d’Arc, j’ai utilisé les chœurs pour exprimer le coté fanatique et religieux. C’étaient des chœurs plus durs.




Avez-vous rencontré Céline et Patrice Garcia les créateurs d’Arthur, avant de composer la musique d’Arthur ?
Non, je ne les ai rencontrés qu’après le film. Je les ai trouvés très sympathiques. Ceci dit, ils n’ont eu aucune influence sur mon travail.

Avez-vous lu Arthur et les Minimoys ?
Non, jamais.
Que pouvez vous nous dire de votre travail pour d’Arthur 2 ?
Pas grand-chose vu que je n’ai pas encore commencé à y travailler.
Allez-vous conserver cette méthode de travail ?
Je vais à priori adopter cette méthode définitivement, parce que je la trouve intéressante. Par contre pour Arthur 2, je vais me retrouver dans un cas inédit pour moi, de faire une suite. Du coup, dans une suite, en général on ré utilise des thèmes déjà écrits. Par exemple, bien que je ne connaisse pas encore le scénario du deuxième, je suppose que la grand-mère va encore être là puisqu’elle est toujours vivante. Elle a son thème dans le premier Arthur, et on va donc le réentendre dans Arthur 2. Les thèmes d’Arthur et de Sélénia seront forcement présents dans la suite. Donc la phase d’écriture de thème va être plus courte, puisque plusieurs thèmes vont être réutilisés. Ce n’est pas par flemme d’en écrire d’autres mais c’est logique de les réutiliser, c’est la même histoire. C’est un peu comme dans un James Bond on entendra toujours le thème de James Bond. C’est ce qui fait que l’on reconnaît que c’est un James Bond.

Vous avez presque toujours travaillé avec l’orchestre symphonique de Londres.
Oui, à une ou deux exception près. Je travaille avec eux depuis presque quinze ans. Je sais avec eux le résultat que je vais obtenir. Ce sont des gens qui jouent extrêmement bien, c’est la Rolls des orchestres pour ce genre de travail. Je travaille avec eux à la fois par habitude mais aussi par sécurité. Je sais que je n’aurais pas de mauvaise surprise sur le résultat. En plus, toujours pour les mêmes raisons, le fait que je sois autodidacte, je me permets de les diriger (je n’ai pas tout dirigé dans Arthur, mais une partie), alors que je n’ai jamais appris à diriger un orchestre symphonique. Je peux me permettre de le faire avec eux parce que je les connais bien, depuis toutes ces années nous avons établi un code qui fait que lorsque je dirige, ils comprennent ce que je veux dire. Si j’arrivais devant le New York Philarmonic, je n’oserais pas prétendre les diriger. A Londres c’est un peu comme mon « groupe » (je plaisante), mais je les connais personnellement. En général lorsqu’on se retrouve, on ne s’est pas vu depuis pas mal de temps… ce qui fait que les séances sont des moments très agréables avec eux.

Comment cela s’est passé pour Arthur?
C’était déjà un très gros orchestre. C’était la première fois qu’il était aussi important. Surtout, j’ai été très agréablement surpris des ses réactions. Ils ont vraiment beaucoup aimé la musique et ils étaient très contents de ce qu’ils avaient à jouer. Pour moi cela a été plutôt agréable. Ils ont été mon premier public pour cette musique, et le fait qu’ils me disent que c’était magnifique m’a fait penser que cela devait aller, que je n’avais pas écrit n’importe quoi.
Combien y avait-il de musiciens dans l’orchestre ?
La formation de base était composée de 100 musiciens et 40 choristes, mais sur certains gros morceaux, j’ai du aussi doubler les cordes et la chorale. Ce qui fait qu’on a pu avoir pour certains morceaux 150 musiciens et 80 choristes.

La prise de son d’Arthur est d’une excellente qualité.
J’attache beaucoup d’importance à cela, et je m’adresse à des gens qui connaissent très bien leur travail. Je passe beaucoup de temps sur des détails d’interprétation, pour obtenir ce que j’attends, au moment où on le joue. Pendant ce même temps, on s’occupe des balances entre les différents pupitres, et ensuite je passe beaucoup de temps au mixage pour que cela sonne le mieux possible. C’est vrai que souvent, notamment en musique symphonique, les gens ne passent pas beaucoup de temps au mixage, parce qu’ils considèrent que c’est pré mixé au moment où on enregistre.


Vous avez travaillé avec Geoff Alexander pour la première fois pour Jeanne d’Arc. Quel est votre rapport à l’orchestrateur ? Est-il votre lien avec l’orchestre ?
J’ai travaillé deux fois avec Geoff Alexander, depuis Jeanne d’Arc. Il y a eu Bandidas puis Arthur. Avant, j’avais un autre orchestrateur et je travaillais déjà avec le même orchestre. J’ai rencontré Geoffroy à Londres. Il travaille super bien et vite. Il comprend bien ce que je veux et il ne dénature pas ma musique. Je suis pleinement satisfait de son travail. J’ai aussi un autre orchestrateur avec qui je travaille ici en France, Julien Schultheis. Je travaille avec l’un et l’autre en fonction des projets et des disponibilités des uns et des autres.

Pourquoi est ce que toutes les pistes s’enchainent sur l’album ?
Tout a une raison : si tout s’enchaîne, c’est parce que je l’ai écrit de cette façon là, comme on écrit une symphonie. Les index sur le cd, c’est comme les mouvements pour une symphonie. Quand on écoute dans la continuité, si on ne regarde pas les numéros qui défilent, théoriquement cela doit être perçu comme un très long morceau. Il y a de temps en temps un petit arrêt correspondant à un vrai changement de tableau. Mais quand il y a 5, 6 ou 7 morceaux qui s’enchainent et qu’en tout cela fait une vingtaine de minutes, c’est parce que je l’ai conçu comme une petite œuvre de 20 minutes.

Comment cela s’est passé lors de l’enregistrement ?
La musique a été découpée et enregistrée en petits morceaux. Si on enregistre en une seule fois 20 mn il y a plus de chances qu’il y ait des erreurs que si on enregistre 4 fois 5mn. C’est aussi comme cela qu’ils enregistrent en musique classique, sauf dans les concerts. Mais quand on enregistre en studio de musique classique, c’est séparé en mouvements pour pouvoir bien se concentrer sur des détails et cela permet de diviser les choses pour qu’elles soient plus précisément travaillées.

Dès les premières images du film d’Arthur et Les Minimoys, le spectateur est emporté dans un tourbillon d’actions. Comment avez-vous traité cet enchaînement non stop de scènes, du point de vue de la musique ?
Luc voulait de la musique partout. C’est aussi pour cela que la musique est enregistrée en continu, pour s’accorder avec le rythme rapide, haletant de l’action. Cela se passe aussi comme cela dans les films américains, comme dans ceux de Spielberg par exemple. On ne s’en rend pas toujours compte, mais il y très peu de moments sans musique.


Avec qui aimeriez-vous travailler ?
Ce serait avec des réalisateurs qui accordent une importance particulière à la musique, il y en a quelques uns quand même. La plupart du temps, par définition, les cinéastes qui attachent une importance particulière à la musique, ont en général leur compositeur attitré.
Il y aurait Coppola, Scorsese, Kubrick qui malheureusement n’est plus là. . J’aime bien les films d’action, mais depuis quelques années on m’appelle uniquement pour ce type de films (Arthur mis à part) mais ce n’est pas forcément ce que je préfère faire. Par exemple, des films dans lesquels il y a plus d’émotions, et idéalement des films à grand spectacle, un peu plus aventure que action et avec de beaux paysages.

Vos projets avec et sans Luc ?
Bien sûr il y a Arthur 2 avec Luc. Sinon à compter du 10 juin, il y a un concert de prévu à l’Olympia avec un orchestre de soixante musiciens. On joue des musiques de films, et des morceaux de mon album perso. Mais cela sera joué de façon totalement différente, avec un groupe rock et l’orchestre symphonique.

Est-ce que cela serait le début d’une tournée ?
Pour le moment la seule chose de signée c’est l’Olympia. Mais si cela marche, une tournée pourrait suivre pour 2008. J’espère qu’il y aura des concerts avant, mais la véritable tournée serait pour 2008. Les dates seront diffusées sur mon site et Myspace.

Est-ce que vous viendriez dans le Sud ?
Je suis prêt à aller partout où l’on voudra bien nous recevoir !
Remerciements à Cyrille.


FreeCompteur.comFreeCompteur Live

Pirates of The Caribbean: At World's End, jeux vidéo: Entretiens avec les Capitaines Griskey et Duckworth

Il est dorénavant habituel de voir accompagner la sortie d'un film au cinéma par son adaptation en jeu vidéo. La saga Pirates des Caraïbes confirme ce dogme avec la sortie simultanée de Pirates des Caraïbes: Jusqu'au bout du Monde au cinéma et en jeu vidéo . Nous y retrouvons nos héros dans leurs aventures des second et troisième opus. Jack Sparrow, Will Turner et Elizabeth Swann y affrontent, sur les 7 mers et contre vents et marées, leurs enemis, le terrifiant Hollandais volant et son capitaine maudit Davy Jones qui servent à présent Lord Cutler Beckett et la Compagnie anglaise des Indes Orientales. Plus qu'au bout du monde, la fin du jeu devrait même aller au delà de celle de la Trilogie cinématographique.
Pour guider nos héros ce n'est pas moins de deux compositeurs qui ont été nommés Capitaines de la Fanfare Maritime: Mark Griskey, qui à déjà composé les musiques de jeux vidéos comme le Monde de Narnia, Star Wars Kotor 2, Rayman 4, et dernièrement Marvel Ultimate Alliance. Nous avons aussi questionné Steve Duckworth, Manager Audio pour Eurocom qui a déjà dans son escarcelle une trentaine de musiques de jeux vidéos: Duke Nukem, Crash Bash, Mortal Kombat 4, Batman Begins, Robots, Spyro, Buffy the Vampire Slayer: Chaos Bleeds... Deux spécialistes des adaptations de musiques de films en musique de jeux vidéos, réunis pour donner le meilleur d'eux mêmes! Barre à tribord, toute, moussaillons! En route pour l'aventure! Et au delà.

Please, how would you introduce yourself?
[Steve] My title is Audio Manager at Eurocom Developments Ltd. and together with a team of Sound Designers and Programmers, we are responsible for the audio content in the products that are developed here at Eurocom. Though my title is manager, I remain hands on with the creative side, working with the Sound Designers on content creation, integration and production and with our Programmers on the technical development of our own audio system and tools.
I studied the Tonmeister (Music and Sound Recording) course at Surrey University, graduating in 1993 and have worked in the games industry ever since. During that time, I have worked on 30 games, notably receiving G.A.N.G awards for Best Interactive Score and Best Non-Original Score for James Bond 007: Nightfire (2002).
[Mark] Hi my name is Mark Griskey, I have been composing music for video games for about 7 years now. Some of my credits include The Chronicles of Narnia, Rayman Raving Rabbids, and Star Wars: Knights of the old Republic II. I have a degree in classical percussion performance from California State University Northridge, and have studied composition privately and at UCLA. I also have a background in Jazz, Latin and other ethnic music styles. In terms of composing for orchestra, I am influenced by many of the great film composers including John Williams, Jerry Goldsmith, and Bernard Herman.
What is your personal relation to videogames?
[Steve] I don’t play them at home – I have young children and a garden, and therefore precious little time outside the office!
[Mark] I love video games, but I honestly don’t have as much time to play them these days either (too busy working on them). The level of technical capabilities of the latest video game systems is pretty amazing these days. It’s a very exciting time to be involved in making games right now, I am very happy to be doing what I do.

Can you tell me about the origins of the project ? The idea of appealing to two composers?
[Steve]
Eurocom was contracted by BVG to develop At World's End in 2005. As in house composer, I began scoring for demos early 2006. In summer 2006, Producers Nick Bridger and Ian Riches began talking about recording the music live for the game and involving Mark Griskey who had experience in live work. Nick and Ian were familiar with Mark’s music for The Lion, the Witch, and the Wardrobe game, and felt it would be good match for World's End. Nick and Ian made the original introductions between us, and we were then left to our own devices to figure out how best to work on the project together.
[Mark] I think that Steve and I were both a little apprehensive about the idea of two composers at first, especially since we hadn’t worked together in the past (we didn’t even know each other), but we quickly worked out a way to collaborate that was efficient and successful.

To you, what does this game, Pirates of the Caribbean 3, bring of new from the musical point of view?
[Steve]
The aim was to create a powerful orchestral game score which reflected the same strong thematic traits of the films, (such as Jack’s light hearted character, or Will and Elizabeth relationship), whilst satisfying the dynamic and unpredictable requirements of the game play which were mainly combat driven. As such, there are short action scores which switch in dynamically for roaming sections, large action tracks for the big battle sequences, as well as more dramatic and emotional music for the cutscenes.

Is there any particularity in the game’s style of narration, of telling the story, that you had to fit with the music?
[Steve] The plot for the game unfolds via Cutscenes and player missions. In the current-gen version, these are interspersed with interactive action scenes where the player must perform button presses at specific times to avoid detection, say. These scenes were fun to do, as the music is highly stylized (at times comical) to emphasis the quirky character of Jack.
[Mark] A lot of the Cutscenes were finalized after the score was recorded, so in anticipation of this we recorded a lot musical elements that could later be edited together to match the final picture

How did you work together ? One in England, one in the US?
[Steve] Mostly over email, via ftp and with the occasional late night / early morning phone call.
[Mark] Steve also provided me with the latest builds of the game (prototype versions of the game on CD), concept art and game design documents so that I wasn’t working in a vacuum.

Did you get some special requests from the director? The producers? How did you work with all of them?
[Steve] We were left very much to our own devices – they trusted our judgment and liked what we were doing with the music, so did not interfere.
[Mark] It was clear that Disney wanted the musical direction of the game to be consistent with the music of the films, so as long as we didn’t stray too far from that, we were free to do what we felt was appropriate.
How did you share the task? How did you choose which cue, which scene to do? Because of stylistic reasons? Personal tastes? Or just because of the timing of the production?
[Mark] The project’s schedule had a lot to do with how we initially divided up the work. Steve had already been working on the project for several months before I came on board and he already had composed a lot of great action/adventure music for the game, but had not yet tackled some of the darker action cues… so that became my first assignment by default. We both felt that this arrangement was working out well, and our styles were complimentary so continued with this arrangement for the most part.


Were you familiar with the former Pirates of the Caribbean games and music? Did you play them?
[Mark] No I did not play them or listen to music. I mostly used the music from the films and the music Steve had already composed for the game as reference points to help guide me in the proper direction for my musical contribution.

The former Pirates of the Caribbean games didn’t use themes for the movie score, whereas yours does. How did that came?
[Steve] The property has strong themes which were established in the first film, and added to in the second, so I spoke to the producers about continuing that thematic reference in the video game, to help strengthen its links with the rest of the property. Of course, we had to get permission for their use, which Nick kindly pursued.
How did you choose what themes by Hans Zimmer to use?
[Steve] A lot of it came down to choosing the themes that were more generic to both films, as they also tend to be the ones that identify the property most. The exception was the Kraken since we have a big level devoted entirely to the sea monsters attack, and we really liked Hans’ unusual treatment of this section of the film.
From what material from the movie did you work? Soundtrack? Sheet music? Did you appeal to a consultant to drive you within Hans Zimmer’s score and themes? Or were you very familiar with the original score?
[Steve] We both worked by ear, transcribing from the OST CD.
[Mark] I was already pretty familiar with the scores having listened to them several times, but had not actually sat down and transcribed any of music until we got the green light to use the themes. In addition to the musical themes from the scores I also did a lot of listening of the production style, orchestration and instrumentation to help guide me in my approach to producing the live recording dates. There was talk of some possible consultation from Mr. Zimmer, but in the end it was decided that our ears could guide us in the right direction to get the results we were looking for.
Your score seems to draw more from the second Pirates film, whereas the game is supposed to use elements from POTC 2 and 3, I guess. Do you agree with that? May you explain it, please?
[Steve] Indeed, the game covers the time frame set out by films 2 and 3. It would have been great to have heard the music from the third film, but at the time of production, it was unavailable to us.
[Mark] Development schedules are extremely tight when releasing a big video game title on multiple platforms and the music often needs to recorded pretty early so it can be available to accommodate the schedules for all of the platforms. Unfortunately none of the music from the POTC 3film was available before we went into the studio in January.

What did you take (as inspiration or material) from the third and most recent movie? Did you get full access to it?
[Steve] From an audio point of view, unfortunately we had no access to anything from the third film.

Usually, videogames derived from movies try to bring something new, a new mythology or a new vision of the original universe or characters. To you, what does the game’s story bring to the Pirates saga?
[Steve]
At Worlds End video game covers the same time frame and generally follows the same journey around the world as is seen in the films. There are game play sub-missions that mirror some of the story line that is seen in the film, such as rescuing Jack from the depths Davy Jones’ Locker. But as an overriding plot for the game, the design team picked up on the notion of the Pirate Lords and their Conclave and expanded this idea to become the main objective for the principle characters – playing as Jack, Will, Elizabeth and Barbossa, it is therefore your mission to convince, bribe, or cajole the entire Pirate Lord counsel to attend a great Conclave in the final stages of the game.

Can you tell me about some of the new themes you created for the game? (Action Jack, etc). Please, would you describe them?
[Steve] When I started the project, we weren’t sure if we would get permission to use any themes from the films. I didn’t like the idea of going too much down the sound-alike route for the score because I envisaged a score with strong melodies (like the film), so I set about creating a whole new set of themes that I hope compliment the property. I think this approach paid off - we subsequently got permission to use some of the themes from the film as well, which are heard in conjunction with our original material, so have ended up with a game score that is thematically rich.
[Mark] Since Steve’s themes and the film’s themes were already being used I didn’t feel that I needed to contribute much in terms of a completely new thematic material. The one exception is a level that takes place in Hell… It seemed different enough to warrant a new theme and even a different compositional style than the rest of the swashbuckling pirate music in the game. I ended up featuring a lot of choir with that theme which was a nice contrast to other music in the score.



Will Turner has no theme in the film, I believe. How did you come to give him one? How would you describe it?
[Steve]
Yes, Will has his own motif in the game. Having not known his father, and having the love interest with Elizabeth, I guess I saw a certain amount of torment in the character Will. Will comes across more serious than Jack and I recognized that this was an opportunity to put a more sorrowful emotion into the score and I therefore wrote a melody for Will that was adaptable to a wide range of emotions – action, love, sorrow.
How did you treat the main characters?
[Steve]
Whenever appropriate, we tried to refer to Jack’s quirky character and add some cheek to the score, which is heard most often during the cutscenes. Elizabeth and Will tend to share themes when they are on screen – a subtle reference to the fact that these two characters are a couple.

There are some new characters like Vasquez, Chevalle, etc. How did you represent the different nationalities through music?
[Steve] With the way in which such characters featured in the game, it didn’t seem necessary to reflect this kind of detail in the score. To me it seemed more relevant to reflect the mood of the environment and action, and setup the musical score to hear the players’ character theme as they approached eventual success on each level.

Can you tell me about your using of the cello (brilliant!). How did you write for him? How did you work with the cellist from the interpretation point of view?
[Mark] Solo cello was used a bit in the 2nd POTC film, and that is where the inspiration came from. We recorded the cellist separate from the orchestra so that we could concentrate on getting the performance we wanted. The cello music is featured in the Drunken Pirate level of the game, so I actually wrote the words “Play Drunkenly” in the score as well as some notation showing when to slide into or out of certain notes. We also directed him verbally about what we wanted. He did several fantastic takes and I was able to edit between them and find my favorite bits for each phrase for the final mix.
[Steve] I found the solo cello a very intimate and rewarding experience. It was a fabulous way for everyone to end two days of hard work in the studio.

Can you tell me about the choice of the orchestra (Philharmonia Orchestra)? The appealing to such a legendary ensemble seems pretty ambitious. Can you tell me about the ambition of your score?
[Mark] I provided Disney with quotes for several orchestras and in the end the producers felt that the Philharmonia was the right choice for this project. This was my first experience working with the Philharmonia, and I had high expectations for their level of musicianship. I was definitely not disappointed with the results. They sounded great.

Can you tell me about your using of the choir (Inferno)? Its meaning within the game? What kind of choir did you appeal to? What are the lyrics they pronounce?
[Mark] This is the music I referred to earlier for the level that takes place in Hell. Jack is running through Hell fighting assorted undead creatures. Although this sounds very dark on the surface, the fact that this is Jack Sparrow and it is Pirates of the Caribbean made me think that I should approach it differently than straight horror music. I felt the choir helped create a feeling that you are battling forces of darkness but the overall tone of the music is still very adventure action oriented. This was the only piece of music in the game that features choir, so I was unable to justify the added expense of hiring a live choir so I combined samples from several different sources to create a faux choir. The lyrics are actually just nonsense syllables.
Can you tell me about your using of the organ? And was it acoustic or electronic?
[Steve] It was electronic. It features as a reference to the organ Davy Jones plays in the depths of his ship, the Dutchman.
How did the sessions go? Can you tell me about them? The different sizes of orchestra used? Why? How was this reunion of so many great artists? How did that go from the human point of view? Do you have any anecdote?
[Mark] The sessions went fantastic. The musicians were excellent and had a great attitude. We did one day of recording with 50 strings and 15 brass players (mostly low brass), and a second day of recording with strings only. We used samples for everything else. We used the brass and string group for all of the really driving action cues, as well as some of the more important dramatic cues where we felt we absolutely needed live brass. The strings-only group was used for everything else with an emphasis on some of the more atmospheric music and orchestral effects that we could use for cutscenes. It was a tough decision with some of the material in terms of which orchestra to use… we ended up using brass samples and live strings with some of the music to better balance the workload between the 2 orchestras. My orchestrator Jeff Marsh conducted the sessions, and he developed a great rapport with the musicians right away. Jeff made it a point to learn and use all of the British expressions for musical terms rather than the U.S. ones… he also has a dry sense of humor that helped keep the atmosphere light and fun.

Did you record the same way as Hans Zimmer does (one session of one family of instruments), or all together.
[Steve] I wish there was the budget to do it that way.
[Mark] It was a trade off. Doing separate sessions is more time consuming so you eat up budget that could be spent on more musicians. I felt that having more musicians would get us closer to the big powerful sound we wanted as apposed to any advantage from separate tracking sessions.



Can you tell me about the technical aspect of the recording? Now, Playstation and others are in 5.1. Does that have any importance for you or any consequence in the way you record? In the way you structure the orchestra in space? In the way you compose?
[Steve]
The music was mixed in stereo. 5.1 would have added extra complications to the music production process and technical challenges at the console level that would have outweighed the effect.
[Mark] Most games take advantage to 5.1 technology to some extent (environmental audio/sound design), but I have actually not ever worked on a title that really features true 5.1 music. I think that this will become more common with the “next gen” consoles.

Did you appeal to a different musical approach whether it’s the game or a “cinematic” sequence?
[Steve]
When we recorded, many of the cinematic sequences were incomplete animation wise. We had to record and create a construction kit of musical motifs, effects and stringers that I could use to subsequently score the visuals. Fortunately this approach worked out just fine.


What is, to you, the role of your score within the game?Just supporting the action or is there room for emotion?
[Steve] The score needs to support the action and reflect what it is the player is doing. Often in game play design, there is not much room for many sensitive emotions such as love, or sorrow, but we were fortunate in this product, as its story line and character relationships allowed us to stray into these areas for some of the cinematic sequences.
[Mark] Video games tend to be pretty action oriented, but I think there is certainly an emotional element involved as well. The emotional element might not be tied directly a particular scene as precisely as it is in film, but it needs to be there. I definitely try to pour some emotion into any game I work on and I hope it comes through to the player.

Can you tell me about your projects, now?
[Steve]
Sorry I can’t, but Eurocom have several unnannounced releases for 2008, and 2009 and beyond.
[Mark] Right now I am working on Rayman Raving Rabbids 2 being developed by my favorite French game makers Ubisoft . I have also been commissioned to arrange a medley of my music from the original Raving Rabbids score for a concert during the Game Convention in Leipzig Germany, http://www.vgmconcerts.com/ . I am currently in talks with publishers for several games that I can’t talk about yet. Steve and I expressed a mutual interest in working together again sometime in the future, so I hope that happens at some point.

Video game is now so close to feature film. Would you be interested in scoring a movie? What kind of a movie?
[Steve] I think scoring a movie would be an interesting challenge. I am used to scoring for video game, which often means scoring a certain mood that may loop for several minutes and changes only depending on what the player does, which is unpredictable. I always enjoy scoring the cinematic sequences in our games.
[Mark] I am not actively pursuing any film work right now, but I would certainly be open to the idea of working in that field. Film and games are different in terms of how music is used technically, but similar in that music supports and reinforces the experience of the observer (film) or participant (Video Games), I think we will see more cross pollinization of composers between these two disciplines in the future.


FreeCompteur.comFreeCompteur Live