10 April 2006

xXx² : MARCO BELTRAMI PASSE AU NIVEAU SUPERIEUR

« J’ai toujours adoré les films d’espionnage, mais je trouvais qu’il était temps de trouver quelque chose qui parle davantage à la jeune génération. » Telle était l’ambition de Rich Wilkes, scénariste de xXx lorsqu’il créa en 2002 ce personnage hors normes, véritable anti-James Bond. « Sans dénigrer la célèbre saga que j’adore, racontait à l’époque Vin Diesel, alias Xander Cage, le premier xXx, le personnage de 007 est aussi parlant pour les jeunes spectateurs que quelqu’un comme Clark Gable. James Bond porte un costume, et aucun jeune aujourd’hui n’en porte. xXx est la voix de la nouvelle génération. »
Après le succès du premier opus, mis en musique par Randy Edelman, il était naturel d’envisager une suite. Seulement, dans un monde où tout va plus vite et change tout le temps, il convenait de ne pas se répéter. « Nous avions aimé l’univers et le concept du premier xXx, se souvient Neal H. Moritz, le producteur de xXx² : THE NEXT LEVEL, sorti le 27 avril dernier sur nos écrans. Avec cette aventure, le film d’espionnage avait trouvé un nouveau souffle, un rythme d’aujourd’hui. Quand nous nous sommes lancés dans ce second chapitre, nous avons décidé de conserver ces éléments, tout en couvrant un nouveau champ d’action. Cette fois, l’histoire ne se déroule plus à l’étranger, en République Tchèque, mais à l’intérieur même des Etats-Unis. Cela offrait un cadre très actuel et très fort. » Le scénario de Simon Kinberg n’est en effet pas sans résonance avec le monde d’aujourd’hui : un complot se trame au cœur de la Maison-Blanche. La plus haute autorité du pays est en danger. Augustus Gibbons (Samuel L. Jackson) vient lui-même d’échapper à un attentat au sein du quartier général secret de la NSA. Pour l’aider à déjouer cette machination, Gibbons a besoin d’un nouvel agent xXx. Ce sera Darius Stone, ancien soldat d’élite décoré des Forces Spéciales, un dur venu du ghetto…détenu pour le moment sous bonne garde dans une prison militaire…
Pour un film aussi fort, il fallait un compositeur qui assure... On comprend alors le choix de Marco Beltrami, aux commandes d’un groove symphonique d’anthologie.





GET XXX'D

Compositeur bien connu pour ses partitions musclées de films d’actions, de SCREAM à BLADE II en passant par RESIDENT EVIL, Marco Beltrami nous avait récemment bluffés en donnant l’impression de délaisser ses premières amours électroniques qui avaient fait son succès pour se tourner vers le « tout orchestral », domaine dans lequel il a su révéler certains traits inédits et passionnants de sa personnalité musicale. Mais la réalité est plus complexe que cela. On ne saurait abandonner une patte qui a ravi tant de spectateurs et de béophiles, et xXx² en est le parfait témoignage.




Si l’on regarde vos derniers films et notamment depuis DINA, on avait l’impression que vous souhaitiez prendre vos distances des films d’action et on vous retrouve en fait aujourd’hui sur xXx². Comment expliquez vous ce choix ?
Marco Beltrami Je ne parlerais pas vraiment de prise de distance par rapport à ce que je faisais dans le passé. Je dirais plutôt que je suis ouvert aux projets les plus variés. Pour moi, l’intérêt de xXx², c’est qu’il s’agissait d’une grosse production, alors que ce qui m’attire dans les films indépendants, c’est qu’ils me permettent d’explorer de nouvelles voies du point de vue créatif. J’ai autant de plaisir à travailler dans un domaine que dans l’autre.


Dans des films tels que HELLBOY et TERMINATOR 3, il semble également que vous preniez vos distances par rapport à l’utilisation d’instruments électroniques associés à l’orchestre. On sait pourtant que vos maîtres étaient Luigi Nono et Jerry Goldsmith, deux précurseurs en matière de mélange d’instruments live et de sonorités de synthèse. Dans ces conditions, pouvez vous nous parler de votre rapport à votre héritage musical ?
MB) J’ai toujours eu beaucoup de plaisir à expérimenter des choses dans le domaine des sons non orchestraux et à travailler en conjonction avec des sonorités générées électroniquement : en particulier, des sons acoustiques que je manipulais électroniquement afin d’aboutir à une palette qui soit unique pour chaque film. Cela vient nécessairement des gens avec qui vous avez étudié et travaillé. C’est le cas en particulier de Jerry Goldsmith, que vous évoquiez à juste titre. Si j’ai mis moins d’électronique dans mes derniers films ce n’est pas pour autant que j’ai renoncé à travailler sur les deux tableaux. L’orchestre traditionnel est un moyen d’expression très important pour moi, mais j’ai toujours le désir d’explorer de nouvelles possibilités en matière de sons électroniques.

C’est bien ce qui ressort de la partition de xXx². D’un point de vue général, comment la décririez vous ?
MB) C’est une musique créée avant tout pour se faire plaisir et ne pas se prendre au sérieux. C’est aussi un hommage à la musique noire américaine des années soixante dix. Du point de vue du mariage entre instruments live et électronique, j’ai imaginé l’association entre un orchestre symphonique traditionnel de taille importante et des manipulations d’instruments pop comme la guitare, la basse et la batterie.



Que pensez vous de la partition de Randy Edelman pour le premier opus ?
MB) Je pense qu’il a écrit une musique remarquable qui a le mérite de servir au mieux le film.

Le réalisateur de xXx, Rob Cohen, tenait absolument à ce que la musique de son film soit très thématique. Qu’en est il pour ce nouvel épisode ?
MB) Je pense qu’il était très important que le personnage de xXx ait son propre thème et c’est ce que j’ai fait. Mais dans la mesure où cette suite est très différente du premier film, il m’a fallut re-concevoir le thème principal en fonction de la personnalité du nouveau héro. Je me suis ainsi quelque peu éloigné des références « JAMES BOND » à la David Arnold du premier film, pour concevoir quelque chose qui colle véritablement à Ice Cube et que l’on peut entendre dès le générique d’ouverture.


VINTAGE


Paradoxe du monde du cinéma, là où le premier xXx cherchait délibérément à trouver une alternative à l’image immanquablement James Bondienne qui colle à la peau de tout film d’espionnage par le choix d’une réalisation (due à Rob Cohen) lorgnant vers le clip vidéo, xXx² : THE NEXT LEVEL fait précisément appel à un réalisateur bien connu pour avoir tourné l’un des épisodes de la saga de 007, MEURS UN AUTRE JOUR, le néo-zélandais Lee Tamahori. Mais au lieu de copier les dernières aventures de l’espion de Sa Majesté, ce dernier nous plonge dans un monde alliant la dernière vague hiphop à une « black attitude » très « seventies » qui n’est pas sans rappeler les débuts de la franchise britannique. Et c’est sans se faire prier que Marco Beltrami s’est plongé dans cette atmosphère, reprenant à son compte une esthétique finalement très actuelle.



Pouvez vous nous parler de votre traitement du personnage de Lola avec sa sublime guitare électrique et ses sonorités vintage, des années soixante dix ?
MB) Pour ce personnage je n’ai pas voulu d’une approche trop mélodramatique ou même délibérément sentimentale. De plus, même s’il y a quelque chose entre Lola et xXx, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’un lien bien défini et qui mène quelque part. C’est la raison pour laquelle le style de la musique de Lola devait être bien différent de celui de xXx, mais en même temps montrer l’attraction qu’il y a entre ces deux personnes, sans jamais trop en faire. C’est ainsi que je me suis orienté vers le piano électrique et autres sonorités analogiques des années soixante dix, mais non pas d’une façon historique, datée, mais plutôt d’une façon totalement actuelle.

Peut-on parler plus précisément d’influences soul dans votre musique ?
MB) C’est précisément dans cette direction que je souhaitais aller.

Que pensez-vous de ce retour aux années soixante dix qui a culminé récemment avec la musique des INDESTRUCTIBLES ?
MB) Ce qu’a fait Michael Giacchino est vraiment fantastique. Mais je ne pense pas qu’on puisse vraiment parler d’un retour aux années soixante dix. C’est le style qui correspondait le mieux au film de Disney/Pixar et à xXx². Pour moi cela ne fait pas partie d’un mouvement, d’une mode. C’est simplement le fait que ces deux films avaient besoin de cela.

Pensez vous que le fait que le réalisateur de xXx² Lee Tamahori ait lui-même réalisé un JAMES BOND a influencé cet aspect du film.
MB) Cela n’a pas été le cas en qui me concerne. Il faut dire que je n’ai pas eu beaucoup de contrainte ni de demande spécifique en ce qui concerne ce film. Le réalisateur a plutôt attendu de voir ce que je lui amènerai. Il écoutait et me faisait ses commentaires ensuite. Mais à aucun moment il ne m’a expressément demandé de faire un pastiche des années soixante dix. Ce style m’est tout simplement venu en visionnant le film.





STATE OF THE UNION



La différence entre le Marco Beltrami d’hier et celui d’aujourd’hui, c’est que son passage « orchestral » a apporté un plus inappréciable à ses dernières partitions. Il ne s’agit plus seulement de trouver les meilleurs moyens d’associer orchestre et sonorités de synthèse. Désormais, le langage orchestral se fait plus raffiné, plus complexe, ce qui permet un dialogue encore plus riche avec les autres phalanges instrumentales de ces musiques, tant électriques qu’électroniques. Le résultat est une partition intemporelle, comme seuls les véritables maîtres savent en faire…

Pouvez vous nous parler de l’orchestre que vous avez choisi ?
MB) Nous avons enregistré chez Skywalker près de San Francisco. De fait, nous avons fait appel à des musiciens de cette ville et notamment de l’Orchestre Symphonique et du Ballet, ce qui représente près de quatre vingt dix personnes.

Orchestre auquel vous avez associé un ensemble pop avec en particulier ce batteur étonnant.
MB) Nous avons enregistré notre batteur et notre percussionniste séparément du reste de l’orchestre qui a ensuite joué à partir de leur performance. Pour moi, la rythmique est l’un des aspects les plus important de ce film. Il faut dire que xXx² possède également bon nombre de chansons et il ne fallait pas que la partition s’en éloigne de trop. D’une certaine façon, j’ai conçu la rythmique de telle sorte qu’elle agisse comme un lien entre la musique et les chansons.



Cette rythmique live est elle-même parfois associée à des sonorités électroniques ?
MB) Il est vrai que par moment elle est mélangée à des loops de percussions électroniques. Cela fait partie de mon style, ce qui n’empêche pas qu’une bonne partie de ma partition est jouée live.

Outre les références pop de votre partition, on retrouve certaines influences héritées de la musique contemporaine (et nous en revenons à Luigi Nono) dans la séquence de la poursuite du train dans laquelle vous abandonnez l’harmonie classique pour privilégier des agrégats sonores.
MB) C’est vrai mais tout cela était motivé par la situation dans le film. Les images étaient extrêmes, les effets sonores, avec ces hélicoptères, étaient extrêmes la musique devait donc être extrême. J’ai donc opté pour des clusters joués par l’orchestre ainsi que par le piano dans une approche très anguleuse des timbres.

Quelles relations avez-vous conçues entre la partition et les chansons ? En d’autres termes quel est le rôle de votre musique dans ce film ?
MB) S’il y a un lien rythmique entre les deux, le rôle de la musique se distingue nettement de celui des chansons. Il s’agit en effet, d’une part d’accompagner et renforcer l’action et d’autre part, d’assurer la continuité thématique du film tout au long de l’histoire de façon à appuyer le contexte émotionnel.



Saviez-vous quelles chansons avaient été choisies pour le film avant d’en composer la musique ?
MB) Pour partie seulement.

Savez-vous s’il y aura un xXx³ ?
MB) La fin du deux semble sans ambiguïté à ce sujet.

Si c’était le cas, qui verriez vous dans le rôle principal ?
MB) Euh… Obi-Wan Kenobi !

Aimeriez-vous en faire partie?
MB) Absolument, je me suis tellement amusé et j’apprécie tellement ce réalisateur et ce studio avec qui j’ai fait HELLBOY, que je rempilerais sans hésiter.

Quels sont vos projets ?

MB) Je viens de finir la musique de THE THREE BURIALS OF MELQUIADES ESTRADA qui a été accepté pour figurer au Festival de Cannes. Nous avons enregistré la musique ici à Los Angeles, mais nous l’avons mixée au studio de Luc Besson en Normandie. Je devrais également participer à certaines chansons du film pour l’album.

BANDE ORIGINALE DU FILM

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XXX2 the next level : music from the motion picture / avec Ice cube, Xzibit, Big Boi... , chant. -

[Europe] : Sony BMG music entertainment ;

[France] : Sony BMG music entertainment, P 2005.

- 1 disque compact (58 min 56 s).

1. Get XXX’d - J-Kwon featuring Petey Pablo & Ebony Eyez /

2. Anybody Seen The PoPo’s ?! - Ice Cube /

3. Fight The Power - KoRn featuring Xzibit /

4. Messiah - Dead Celebrity Status /

5. Oh No - Big Boi featuring Killer Mike & Bubba Sparxxx /

6. The Payback - P.O.D. * /

7. Dirty Little Thing - Velvet Revolver /

8. Wyle Out - Bone Crusher /

9. Here We Go - Dirtbag /

10. Dis Dat Block - YoungBloodZ /

11. Lookin’ For U - Chingy featuring G.I.B. /

12. The March - Hush/

13. MKLVFKWR - Moby & Public Enemy /

14. Just Like Wylin’ - Bone Crusher & Three Days Grace /

15. Did It Again - Labba /

16. The Good Song - Tonéx /


HISTOIRE

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Un complot se trame au coeur de la Maison Blanche. La plus haute autorité du pays est en danger. Augustus Gibbons vient lui-même d'échapper à un attentat au sein du quartier général secret de la NSA. Plus personne n'est en sécurité...Pour l'aider à déjouer la machination, Gibbons a besoin d'un nouvel agent XXX. Pour lui, un seul homme peut mener à bien cette mission : Darius Stone, un soldat d'élite décoré des Forces Spéciales, un dur venu du ghetto, expert en armement et en techniques de combat, et une forte tête...

BOX OFFICE DU FILM

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FRANCE



Semaine: 27 avril au 03 mai 20054
Rang: 4
Entrées: 207 910
Cumul: 207 910

Semaine: 04 au 10 mai 2005
Rang: 7
Entrées: 142 419
Cumul: 350 329

USA



Semaine: 29 avril au 02 mai 2005
Rang: 3
Recettes: 13,700,000 $
Cumul:13,700,000 $


Semaine: 06 au 09 mai 2005
Rang: 6
Recette:5,400,000 $
Cumul: 20,782,000 $


Semaine: 13 au 16 mai 2005
Rang: 9Recette: 2,134,772 $
Cumul: 24,340,577 $

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