09 February 2007

NICK GLENNIE-SMITH OU LE SECRET DU "CODE" MAUDIT


Monsieur Glennie-Smith, nous sommes ravis de vous retrouver dans nos colonnes!
Moi également! Tel que vous me trouvez, je me sens dans un esprit de pirate car nous sommes au cœur de la production de la musique du film! Mais je serai également ravi de discuter également du DA VINCI CODE avec vous!
Merci infiniment. Quel a été votre rôle pour ce film?
Je ne suis arrivé qu'assez tard sur ce projet. Hans avait déjà commencé à y travailler depuis le mois de janvier et il avait besoin de moi pour finir la partition. C'est ainsi que je me suis occupé des derniers morceaux, depuis l'arrivée à Roselyn jusqu'à la fin au Louvre, en passant par l'arrestation de Sir Lee, après la destruction du cryptex.

Comment vous êtes-vous glissé dans la production du DA VINCI CODE?
C'est très facile, dans la mesure où il suffit de suivre la voie tracée par Hans. Comme à son habitude, il ne compose pas vraiment de morceau spécifique pour une scène, mais plutôt environ 25 minutes d'idées musicales : un véritable réservoir de thèmes de personnages et autres motifs. Mon travail consiste donc à puiser dedans et les arranger de telle sorte que chaque musique puisse correspondre à chaque scène en particulier.

Ces thèmes ne se rapportent pas tous à des personnages.
En effet, si la plupart sont des thèmes de personnages, certains, comme Robert Langdon en ayant plusieurs, en fonction des émotions qu'ils ressentent. Mais il y a aussi un thème sur le passage du temps.



Orchestralement parlant, les différents morceaux du DA VINCI CODE semble se baser sur une opposition de masse entre l'orchestre et un ensemble de chambre.
C'est cela. Nous avons fait appel à un consort de violes, qui donne ce côté ancien, que nous avons fait dialoguer avec l'orchestre, et notamment avec les 28 violoncelles. Cela donne une partition véritablement magique, avec des textures très intéressantes –sans compter la voix d'Hila Plitmann, qui apporte une dimension céleste à l'ensemble.

On retrouve ici l'opposition entre les violes de gambes anciennes et les altos modernes du CONCERTO BRANDEBOURGEOIS N°6 de Johann Sebastian Bach…
Ce que nous avons fait n'a pas été directement inspiré par ce concerto, mais le fait est que l'histoire du film est une histoire moderne, qui demandait donc un orchestre et une approche modernes, mais qui, en même temps, faisait appel à énormément d'éléments empruntés à l'histoire médiévale. C'est la raison pour laquelle nous avons pensé aux violes, qui ont cette sonorité comme venue du passé, exactement comme Bach l'a fait dans son concerto, faisant dialoguer l'ancien et le moderne.






Les chœurs sont également très importants dans cette partition.
En effet, et j'ai eu le bonheur de les diriger. Il y a en fait deux chœurs dans cette partition. L'un réuni par Hans autour de Jenny O'Grady et l'autre était l'ensemble vocal de Robert King, le célèbre chef d'orchestre spécialisé dans la musique baroque et ancienne. Nous étions partis pour des vocalises uniquement, avec des souffles, des bruits, des chuchotements de toutes sortes, mais un de nos amis est venu avec des paroles, ce qui a ajouté une dimension supplémentaire à notre chœur. C'est un mélange d'interprétation conventionnelle et d'expériences un peu étranges.

Quel a été précisément le rôle de Graham Preskell de ce point de vue?
C'est un ami commun à Hans et à moi, que nous avons connu à Londres. C'est un remarquable compositeur, mais il a également fait des études classiques. Il maîtrise parfaitement le latin et il est venu avec des paroles dans cette langue qui puissent raconter l'histoire de façon subliminale.

Cela veut-il dire qu'il y a également un code musical?
C'est un sujet dont nous avons beaucoup discuté. Saurez-vous le déceler?...


De ce point de vue, la partition est dominée par l'extatique Kyrie For The Magdalena.
Cette pièce a en fait été écrite par Richard Harvey, qui est aussi un ami commun à Hans et à moi. Je le connais depuis que j'ai 16… ce qui fait pas mal de temps! Nous avons pas mal travaillé ensemble à Londres et Hans lui a demandé de venir nous donner un coup de main sur cette musique car Richard est aussi un grand spécialiste de musique ancienne. Ce Kyrie devait être le chant des religieux lorsque Robert entre dans l'abbaye de Westminster. Il ne devait durer que quelques secondes, mais nous avons enregistré le morceau complet afin qu'il figure en générique de fin ainsi que sur l'album. C'est une pièce magnifique que j'ai eu grand plaisir à diriger.

Nous avons été frappé par la discrétion de la musique dans ce film, ce qui peut paraître surprenant pour l'équipe de Mediaventures…
C'est vrai, mais le fait est qu'Hans pousse toujours pour que sa musique soit la plus douce possible dans le mixage final du film afin qu'elle n'interfère jamais avec l'histoire.

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